Le Ring

Souvent décrié à cause des exercices de mordant assimilés – à tort – à une violence gratuite, le Ring reste une merveilleuse discipline technique, perfectionniste et toujours très spectaculaire.

D’emblée, celui qui pratique cette discipline s’engage dans une véritable quête de la performance. Le Ring est l’art de semer le vent, de récolter la tempête et de calmer les éléments à tout moment. Car le chien y est avant tout un chien maîtrisé : maîtrisé dans ce qu’il a de équilibré, capable de se dominer et de réagir au quart de seconde. Dans cette discipline méthodique, rigoureuse et parfois à l’extrême, presque militaire, chaque détail a son importance. D’où cette allure rigide des conducteurs, comme au garde-à-vous, avec le petit doigt sur la couture du pantalon. Il faut reconnaître que le règlement ne pardonne rien !

Le moindre geste, le moindre signe peut-être interprété comme un commandement supplémentaire et coûter des points.

 

Les exercices

Les exercices de Ring se divisent en trois catégories : les exercices de saut (saut de haie, saut de fossé et de palissade), les exercices de plat (suite en laisse et sans laisse, rapports d’objet, refus d’appâts, positions, rappel, absence du conducteur, envoi en avant) et les exercices de mordant durant lesquels le chien procède à des attaques.

Pour chacun de ces exercices, un système de pénalités très précis sanctionne les erreurs du chien comme celles du maître. L’allure générale correspond à l’appréciation que le jury porte sur l’ensemble de la prestation du conducteur et du chien.

Les appâts sont variés (viande crue ou cuite, os, fromage, gâteaux secs, sucre). Le bâton dont se sert l’homme d’attaque pour menacer le chien est bambou fendu en croix sur les trois quarts de sa longueur. Six cachettes naturelles ou artificielles permettent à l’homme d’attaque de se dissimuler jusqu’à ce que le chien arrive à sa hauteur.

 

Les exercices de saut

La palissade comprend 2 montant stables reliés par des planches horizontales de 1,50 mètre à 1,90 mètre de long pouvant être fixes jusqu’à une hauteur d’environ 1,50 mètre. La hauteur de la palissade doit pouvoir être portée à un maximum de 2,30 mètres.

La hauteur de la haie varie entre 1 mètre, 1,10 mètre et 1,20 mètre tandis que la longueur du fossé peut varier entre 3 mètres, 3,50 mètres, 4 mètres et 4,50 mètres.

 

Les exercices d’assouplissement (ou de plat)

Le rapport d’objet

Pour le rapport d’objet lancé, le conducteur sort l’objet de sa poche (gant, chaussette, étui à lunettes, étui à cigare, porte-monnaie, portefeuille, porte-clés, mouchoir), le lance à 5 mètres devant lui et commande « X… cherche et apporte ». Le chien doit ramasser l’objet et le rapporter en s’asseyant, sans mâchonner, ni le laisser tomber, ni jouer avec.

 Le rapport d’objet au vu est légèrement différent. Le conducteur marche avec son chien au pied, laisse tomber l’objet de sa poche et continue comme s’il ne s’était rien passé. Sans recevoir de commandement, le chien doit ramasser l’objet au plus tôt, dépasser son maître et le lui remettre.

 Au rapport d’objet tombé à l’insu du chien, le conducteur agit de la même façon, mais en veillant à ce que son chien ne s’aperçoivent pas de la manœuvre. Une fois son parcours terminé, il se retourne vers l’endroit où il a abandonné l’objet et commande « X… cherche et apporte ». Le chien dispose alors de 30 secondes pour ramasser l’objet et le rapporter à son maître.

 

  • Le refus d’appâts

Les appâts sont disséminés sur le terrain et le chien doit réaliser les autres exercices sans les manger ni les toucher. Le refus d’appâts lancés se déroule en l’absence du maître qui a placé son chien en position couché. Quatre appâts sont alors lancés l’un après l’autre à l’animal qui doit les refuser sans se déplacer.

 

  • La suite en laisse et sans laisse

Qu’il soit tenu en laisse ou sans laisse et muselé, le chien doit suivre son maître sur un itinéraire comportant deux changements de direction (demi-tour, angle droit, aigu ou obtus). Il doit s’arrêter et repartir en même temps que lui sans commandement et sans que son épaule dépasse jamais la jambe de son conducteur, sans changer de côté, ni s’écarter, ni se laisser distancer, ni dépasser le conducteur et sans que la laisse soit tendu.

 

  • Les positions

Situé à 18 mètres de son chien, le conducteur lui fait prendre successivement les positions (assis, couché ou debout). Il transmet ses ordres à voix haute ou par geste. Le chien doit prendre immédiatement la position correspondante et la maintenir jusqu’à réception d’un nouvel ordre.

 

  • L’absence du conducteur

Après avoir fait prendre la position tirée au sort à son chien, le maître se dirige jusqu’à la cachette d’où il pourra l’observer sans se faire voir ni entendre. Jusqu’à son retour, son équipier doit conserver la position sans se déplacer ni la modifier. Le décompte (une minute) débute à partir du moment où le conducteur entre dans la cachette.

 

  • L’envoi en avant

Le conducteur place son chien dans la position de son choix (assis, couché ou debout) et commande « X… en avant ». Le chien doit partir droit devant, sans se retourner ni zigzaguer. Il doit franchir une ligne distante de 30 mètres et s’arrêter. Quand son maître le rappelle, il dispose de 30 secondes pour revenir.

 

 

Les exercices de mordant

  • Distance des différentes attaques

-         attaque mordante de face : 30 à 50 mètres ;

-         attaque mordante fuyante : 50 à 70 mètres ;

-         attaque mordante au revolver : 40 mètres ;

-         attaque arrêtée distance de l’attaque de face du concours.

·        L’attaque mordante au bâton (de face et fuyante)

Durant l’attaque de face, l’homme d’attaque s’enfuit puis retourne au coup de trompette autorisant le départ du chien. Il commence son barrage, prépare sa défense, prend une attitude menaçante et ne se doit pas rester statique. Selon le comportement du chien, il peut ouvrir son barrage, esquiver l’attaque, charger le chien pour l’impressionner, le menacer pour le maintenir à distance. Dès que le chien a réalisé sa prise, il le secoue sans brutalité. Au signal du juge, le conducteur rappelle son équipier, l’homme d’attaque s’immobilise et le chien doit lâcher prise pour revenir au pied. Les règles sont identiques pour l’attaque fuyante, mais l’homme d’attaque continue à fuir tant que le chien n’a pas réalisé sa prise.

 

  • L’attaque arrêtée de face au bâton

L’exercice est identique à l’attaque mordante de face au bâton mais, cette fois, le maître doit rappeler son chien au moment de son choix pour qu’il ne morde pas ou ne touche l’homme d’attaque. Plus le chien est rappelé près de l’homme d’attaque, plus il gagne des points (2 mètres = 20 points ; 3 mètres = 18 points ; 4 mètres = 16…).

 

  • L’attaque au revolver avec garde au ferme

Le chien ayant pris son départ, l’homme d’attaque tire deux coups de feu durant sa progression et un troisième quand il fait sa prise. Dès que le conducteur commande la cessation, il s’immobilise. Le chien doit alors le surveiller et stopper ses tentatives de fuite jusqu’à ce que son conducteur vienne le désarmer.

 

  • La garde d’objet

Avant de se dissimuler dans une cachette, le conducteur confie à son chien la garde d’un objet (valise, mallette, sac de voyage, panier, colis ou caissette) placé au centre d’une surface délimitée par quatre cercles concentriques destinés à mesurer les déplacements éventuels de l’animal.

L’homme d’attaque s’approche de l’objet, cherche à endormir la vigilance du chien du chien par la ruse, à le prendre de vitesse ou à l’impressionner sans le provoquer. S’il se fait mordre avant de s’emparer de l’objet, il s’immobilise et s’éloigne. Le travail du chien aura été d’autant meilleur qu’il aura mordu l’homme d’attaque avec conviction au plus près de l’objet. S’il se laisse prendre l’objet, il perd la totalité des points de l’exercice.

 

  • Recherche et conduite de l’homme d’attaque

Le conducteur envoie son chien à la recherche de l’homme d’attaque qui reste immobile dans sa cachette. Le chien dispose d’un temps limité pour trouver et aboyer. Il ne doit ni mordre ni toucher l’homme d’attaque. Ce dernier réalise alors plusieurs tentatives de fuite qui doivent être stoppées par le chien : deux quand le maître arrive sur les lieux, deux quand, surveillé par le chien, il se dirige vers le jury, une dernière si ce dernier ne garde pas au ferme quand le maître remet l’arme au jury.

 

  • La défense du conducteur

L’homme d’attaque aborde le conducteur, engage la conversation, s’éloigne, rejoint le conducteur sans le menacer, puis l’agresse. Le chien doit mordre spontanément l’agresseur qui cherche à esquiver et se défend énergiquement. 10 secondes après l’agression, le maître commande la cessation à son chien qui doit lâcher prise pour garder au ferme.

 

Extrait de l’ouvrage « Le sports canins » / Editions de Vecchi Par JOEL HERREROS