Les sports de défense

Les détracteurs des sports de défense n’en retiennent que ce qu’ils assimilent à tort à de la violence. Pour les non-initiés, un chien qui mord est un chien méchant. De là à en déduire que faire mordre son chien, c’est chercher à le rendre encore plus méchant, il n’y a qu’un pas !

Contrairement à bien des idées reçues, le fait de faire mordre son chien permet d’équilibrer son caractère. On n’accroît pas à proprement parler son agressivité mais son sens du jeu. Un jeu qui, en apprenant au chien à vaincre ses angoisses et en développant son potentiel de confiance, finit par calmer toute agressivité. C’est la raison pour laquelle, l’homme d’attaque adopte une attitude menaçante durant les exercices de « mordant » (barrage avec un bâton, coup de feu).

Un chien capable de mordre dans de telles conditions n’a plus peur de rien. Or la peur est, dans bien des cas, à l’origine des mauvaises réactions. Les chiens qui mordent par accident sont généralement des chiens non dressés, livrés à eux-mêmes et n’ayant pas l’habitude de communiquer avec les humains. C’est peut-être un paradoxe pour certains, mais le chien qui apprend à mordre devient plus calme et plus sociable.

N’oubliez jamais que le « mordant » est inscrit dans le patrimoine génétique de votre chien. C’est notamment sur cette aptitude qu’il a été sélectionné pendant des générations et des générations. En permettant au chien d’évacuer cette agressivité et en la canalisant, les sports de défense jouent le rôle d’une véritable soupape de sécurité. A l’opposé, le chien qui ne mord jamais, qui ne communique jamais, qui n’a jamais appris à vaincre ses angoisses, est certainement bien plus dangereux.

Les disciplines de défense ne sont que des sports, et il ne faut pas leur chercher d’applications pratiques. Les chiens utilisés sont parfaitement équilibrés, et les chiens agressifs ne sont pas adaptés à ce type de travail. Les sports de défense ont pour objectif d’améliorer l’équilibre caractériel des races. Il suffit d’observer les chiens qui finissent un exercice et sortent du terrain pour s’en convaincre. Ces chiens que l’on a pu voir mordre dans la toile à pleines dents redeviennent d’inoffensifs compagnons capables de se frayer un chemin dans la foule sans manifester la moindre appréhension et la moindre agressivité. Le public peut alors les caresser, taper sur l’épaule de leur maître, sans courir le moindre risque.

 

Extrait de l’ouvrage  « Le sports canins » / Editions de Vecchi